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Vengeresse d’Alastair Reynolds

vengeresse-1070935Le système solaire a été témoin de l’ascension et de la chute des grands empires. Pourtant, parmi les ruines des civilisations disparues, la fortune est à portée de main, si on sait où chercher…

C’est le cas du capitaine Rackamore et de son équipage. Leur spécialité consiste à localiser des mondes semés de pièges et à en extraire les technologies oubliées. Adrana et Fura Ness ont été contraintes d’intégrer l’équipage de Rackamore et d’accepter ses règles, afin de sauver leur famille de la faillite.

Or le capitaine a des ennemis, et les deux sœurs doivent s’attendre à tout. En particulier à la légendaire pirate sans foi ni loi qui sillonne les profondeurs de l’espace…

Bargelonne.fr


La Critique de l’Ogre : 8/10

Nouveau roman du prolifique auteur de science-fiction britannique, Vengeresse nous plonge dans un univers unique, à mi-chemin entre la série de SF Firefly et Pirates des Caraïbes (comme le dit si bien la 4ème de couverture). L’humanité habite un Système de planètes et de mondes artificiels construits sur des centaines d’années, sur lesquels se sont succédés plusieurs vagues d’occupations humaines et aliens. L’Histoire s’est perdue au travers des âges, des voyages, des conflits, mais la Congrégation continue sa vie sur les vestiges des empires passés. Fura Ness, jeune oracle embarquée sur un navire dont l’équipage pille les restes d’anciennes civilisations, sera embarquée dans une aventure qui la changera à jamais, au coeur de laquelle la Vengeance occupera une place fondamentale.

On retrouve dans Vengeresse ce qui fait la force des histoires d’Alastair Reynolds : une intrigue forte et percutante, un univers riche et fourmillant de détails, un space opera hard-sf où la technologie occupe une place primordiale. Incontestablement, Reynolds arrive à nous immerger dans son roman avec un monde cohérent et travaillé. Pour marquer la distance temporelle avec notre époque, lointains ancêtres des héros, il utilise de nombreux néologismes : l’air se transforme en pneuma, les humains en singes, une radio en gueulard… Les héros évoluent dans un Système à l’Histoire riche avec un gros potentiel qui sera, à coup sûr, exploité dans un second opus. D’autant plus que tout nous est présenté par le point de vue de Fura. Ce qui tourne, notamment, autour des espèces extraterrestres vivant avec les humains, est mystérieux et on sent que des intentions sont cachées, des plans non révélés.

Ce qui donne corps au roman, c’est la foultitude de détails égrenés au fil des pages : le système de communication avec les oracles qui lisent dans les os, la luisante, cette espèce de virus, de parasite, qui transforme le corps de sa victime et dessine à la surface de sa peau des dessins colorés et luminescents… Les vaisseaux qui, à l’image des navires d’autrefois, utilisent de grandes voiles pour capturer les vents solaires… Les différentes espèces extraterrestres et leurs caractéristiques, les Q-coins… Un univers dans lequel l’histoire peu pleinement vivre.

L’intrigue se concentre, plutôt que sur une exploration de ce vaste Système solaire, sur une histoire de vengeance. L’héroïne, Fura, se lance dans une vendetta contre une capitaine de vaisseau, sanglante et redoutée. Dès le début, on sent que l’auteur souhaite nous surprendre. Le voyage de Fura est surprenant et son laisse guider avec plaisir. Il est agréable de se faire emporter par l’auteur au gré des événements, sans comprendre où il souhaite finir son roman. Même si l’intrigue, lors des dernières pages, est plus prévisible, on reste sur un livre surprenant et passionnant. Pas de faux suspens, de tension surfaite, de rebondissement convenus…

L’écriture est simple, directe, laissant la part belle aux dialogues, aux relations entre les personnages. Seul bémol : il y a de nombreux protagonistes secondaires, parfois, on se mélange entre les noms et les rôles. Alastair Reynolds arrive tout de même à bien s’en sortir, les personnages clés sont toujours caractéristiques et avec une personnalité bien marquée. La transformation de Fura en femme avide de vengeance est peut-être un peu facile et forcée, Alastair Reynolds le sent, je pense, et se sent obligé d’en parler de lui-même, avec des personnages secondaires qui n’arrêtent pas de pointer du doigt cette transformation… Mais on y croit ! Sur l’ensemble du livre, cette évolution de la narratrice fonctionne.

Comme à son habitude, Alastair Reynolds livre un roman de SF qui fourmille de détails, passionnant, captivant… Foncez sans hésitation !

 

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