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Sauf Quand On Les Aime de Frédérique Martin

saufquandonlesaimeClaire, Juliette et Kader ont un peu plus de vingt ans, et la vie les a déjà malmenés. Dans un contexte peu accueillant, ils se sont adoptés et ont fabriqué ensemble une nouvelle famille. L’arrivée de l’indomptable Tisha et les tourments enflammés de monsieur Bréhel vont tout bousculer. De Toulouse à Tunis, pris entre amour et amitié, ils se frôlent et se heurtent, mais tentent à tout prix de préserver leur tendresse et leur solidarité.


La Critique de l’Ogre : 7/10

Sauf Quand On Les Aime, ou les destins entrecroisés d’une colocation d’amis et des vies qui gravitent autour. Non sans rappeler le célèbre Ensemble, C’est Tout d’Anna Gavalda, ce livre est avant tout une histoire sur les relations humaines : l’amour réciproque ou celui à sens unique, les liens parentaux ou leur absence, l’amitié, la jalousie, la mélancolie… Bref, un condensé de ce que la vie a de mieux ou de pire à offrir. Entre ces quatre colocataires, les liens se font, s’abîment, se renouent. Chacun amène un peu de lui dans cette colocation, de par ses histoires, ses souvenirs, ses connaissances… Un ami, un voisin… Paradoxalement, alors que les héros abîmés par la vie semblent pris dans un profond sentiment de solitude, pour le lecteur, ils se retrouvent propulsés au centre du monde, autour desquels tout se joue.

L’écriture est fluide et percutante. Les pages s’enchaînent facilement dans un style introspectif plutôt que descriptif. Ici, place aux sentiments, aux questionnements, aux doutes, aux peurs… Tour à tour, nous nous retrouvons dans la tête des quatre protagonistes principaux, nous vivons les événements de leur point de vue, ce qui donne une lecture sous différents angles de chaque scène. Sur ce point, le roman est très bien construit. L’ensemble forme un tout cohérent, que ce soit sur les relations entre les personnages que sur l’histoire en soit.

En revanche, si vous recherchez une histoire « feel good », passez votre chemin. L’atmosphère générale est mélancolique, assez lourde parfois, et l’histoire finit même par prendre un tournant un peu glauque. Indéniablement, les protagonistes ne sont pas des gens bien dans leur peau et ça se sent à travers les pages. Pour ma part, cela ne m’a pas dérangé, d’autant plus que certains éléments viennent éclaircir un peu ce sombre tableau – une histoire d’amour, le voisin de la colocation, plutôt original dans son genre. Au final, on se retrouve avec un récit qui mélange subtilement violence et tendresse. 

Reste que l’histoire est surprenante – sans être révolutionnaire – et avec une deuxième partie inattendue. On se laisse facilement happer par ces quatre colocs qui sont touchants et qui posent de profondes questions sur le chemin que l’on veut faire prendre à sa vie. Les nombreux thèmes abordés déjà cités auxquels on pourrait ajouter la religion ou la culpabilité, en font un roman dans lequel chacun pourra se retrouver.

Un livre qui mêle hargne, violence, tendresse, amour, au déroulement surprenant. Sans aller jusqu’à dire que c’est un coup de cœur, Sauf Quand On Les Aime reste une très bonne surprise.

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