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Pour Trois Couronnes de François Garde

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Lorsqu’il accepte la mission que lui confie la veuve de son 106ème client, Philippe Zafar est loin de se douter qu’il va s’embarquer dans une enquête qui le mènera sur trois continents.
Dans les archives de Thomas Colbert, il découvre un mystérieux courrier apparemment de la main du défunt relatant la relation d’un jeune matelot recruté lors d’une escale pour « honorer » une jeune femme masquée, avec 3 couronnes d’or pour salaire.
Est-ce une confession ou une pure fiction ?
Madame Colbert qui n’a pas eu d’enfant avec son mari demande alors à Zafar de percer ce mystère afin de savoir si un héritier est né de cette rencontre.


La Critique de l’Ogre : 5/10

Ce roman est une petite déception. Non pas par rapport à ce que je pouvais attendre de cet auteur – Prix Goncourt du premier roman avec Ce Qu’il Advint Du Sauvage Blanc – mais bien par rapport au livre lui-même. Que ce soit avec sa quatrième de couverture ou ses premières pages, tout m’avait préparé à un bon roman d’aventures, prenant, alléchant… Une enquête qui, de fil en aiguille, m’aurait conduit vers une fin inattendue et étonnante. Malheureusement, ce n’était pas du tout le cas.

François Garde a indéniablement un grand talent pour raconter les histoires. Son écriture est fluide et agréable, tout s’enchaîne parfaitement… Non seulement, lire ses lignes est un vrai plaisir, mais on sent aussi que se sont les écrits d’un homme qui sait se poser dans un récit, prendre le temps d’ancrer ces personnages, son scénario. Bref, une narration qui fait l’histoire, et non l’inverse…

L’histoire, justement, se révèle être le gros point faible de Pour Trois Couronnes. Pourtant, les premières pages laissent imaginer un roman d’aventures mené comme une enquête journalistique qui va nous amener loin, dans une intrigue complexe, mêlant filiation cachée, héritage, histoire politique… Le début commence tambour battant avec une enquête réalisée par un héros qui rassemble les pièces d’un puzzle assez flou, interprète, devine, cherche et trouve. En fait, tout est très intéressant jusqu’à ce que Philippe Zafar arrive sur l’île fictive de Bourg-Tapage. Et là, tout s’écroule.

Ce lieu tropical fictif, en proie à de fortes dissensions entre insulaires et immigrés et ayant affronté de fortes périodes de « Troubles » est en réalité liée aux personnages de l’enquête de Zafar. C’est donc à travers le prétexte de ses recherches que nous sera raconté l’histoire de cette île, ses personnages, ses Troubles. Oui, mais voilà… ça m’est passé à quarante kilomètres au-dessus de la tête. L’Histoire de ce lieu n’est pas très passionnante et est, de plus, purement fictive ! Impossible de se raccrocher à un événement historique pour la situer. Dans ces conditions, difficile de passionner les foules. D’autant plus qu’au final, la vie de cette île à travers les âges nous en apprend un peu plus sur les personnages, mais rien de nécessaire à l’enquête qui est, à l’origine, l’objet de ce roman. En somme, toute la partie nous racontant l’histoire de l’île est non seulement inintéréssante – c’est en tout cas mon avis – mais elle ne sert, en plus, à rien pour l’histoire générale du livre.

Certains aimeront peut-être, notamment pour le style fluide de François Garde, mais pour ma part je suis resté hermétique à l’intrigue. Un roman avec une bonne idée directrice, au style efficace, mais qui pêche par avec une histoire fictive sur une île qui l’est tout autant.

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