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L’Ultime Secret de Bernard Werber

l-ultime-secret-821Qu’est-ce qui nous motive ?  » C’est au cœur de notre cerveau qu’il faut chercher la source de tous nos comportements « , estime Samuel Fincher, un brillant neurologue cannois. Le problème, c’est que Samuel Fincher meurt d’extase amoureuse dans les bras d’une top model danoise, le soir même de sa victoire au championnat du monde d’échecs. Samuel Fincher avait-il trouvé au fin fond de nos crânes un secret qui devait rester caché ? Peut-on mourir de plaisir ? Deux journalistes scientifiques parisiens, Lucrèce Nemrod et Isidore Katzenberg, veulent en savoir plus sur ce décès étrange. C’est donc sur la Côte d’Azur qu’ils vont mener l’enquête, de la morgue de Cannes à un étrange asile psychiatrique où les fous sont utilisés pour leurs talents particuliers. Ils vont aller de surprise en surprise jusqu’à l’extraordinaire dénouement basé sur une découverte scientifique peu connue mais réelle.

 

La Critique de l’Ogre : 5/10

Livre vraiment très étrange… Mettant en scène les héros introduits dans Le Père de nos pères (que je n’ai pas encore lu), cette enquête scientifico-journalistique baigne dans une atmosphère étonnante, vintage, par moment à la limite du burlesque, pour une histoire qui se veut être une aventure scientifique au plus profond de notre physiologie. Des ambiances et thèmes quelque peu contradictoires qui, au premier abord, ont attisé mon envie de découvrir ce roman.

Comme bien souvent avec Bernard Werber, l’Ultime Secret est rempli de savoir et pose les bases de réflexions intéressantes. Quelle est la vraie motivation de nos actions ? Jusqu’où nos instincts primaires peuvent-ils nous conduire ? En quelles mesures les nouvelles technologies seront-elles capables d’influencer notre esprit ? Ou encore de modifier notre perception de la réalité ? Ces questions, essentielles à la compréhension de notre monde et de celui qui se profile devant nous, donnent des perspectives alléchantes et un gros potentiel à cette histoire.

Hélas, tout cela n’est qu’une amorce, rien de plus. Car Werber se contente simplement d’effleurer ces sujets, préférant multiplier les interrogations que tenter d’esquisser le moindre embryon de réponse. Chose dérangeante, les deux héros soi-disant « journalistes scientifiques » abordent leur enquête en laissant toute démarche scientifique au placard. D’une observation ponctuelle ultra-simplifiée sur le comportement d’un individu, ils en tirent des conclusions générales sur l’humanité, nous résumant tous autant que nous sommes à seulement quelques clichés comportementaux. Clou du spectacle, la fameuse révélation tant attendue – survendue en quatrième de couverture – éclate comme un pétard mouillé, le fameux « Ultime Secret » faisant totalement fi de toutes les réflexions initiées au cours de l’histoire et se révélant d’une simplicité presque déconcertante.

Le tout est, de plus, servi par un style simpliste et enfantin – chose déjà observée dans d’autres livres de Werber mais sensiblement plus marquée ici – qui conte une histoire qui se révèle au final peu captivante et qui, dès le milieu du livre, semble tourner en rond. Divisée en deux trames finissant par se rejoindre, l’intrigue est de plus inégale, les passages sur Fincher et son patient étant bien plus prenant que ceux impliquant Lucrèce et Isidore.

Pour finir, les personnages sont quant à eux bien trop décalés et se révèlent peu crédibles. Il ressort de certaines scènes un côté loufoque qui ne correspond pas du tout au thème exploré dans le livre et les clichés sont légion. Aucun des personnages n’est dans la demi-mesure : des fous (des vrais), des épicuriens, une top model « ultime » et pour finir, deux héros semblant sortit tout droit d’un roman du 18ème siècle. Bref, un univers incompréhensible.

Un roman avec un gros potentiel, mais qui se révèle inégal, superficiel et mêlant peu habilement enquête scientifique et questionnements philosophiques.

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