Décidément, Jonathan Livingston n’est pas un goéland comme les autres. Sa seule passion : voler toujours plus haut et plus vite pour être libre.
Mais cet original qui ne se contente pas de voler pour se nourrir ne plaît guère à la communauté des goélands. Condamné à l’exil, seul, Jonathan poursuit ses découvertes, sans peur, sans colère. Il est seulement triste de ne pouvoir les partager, jusqu’au jour où il rencontre des amis… Jonathan apprend alors à briser les chaînes qui emprisonnent son corps et ses pensées.
La Critique de l’Ogre : 9/10
Si Jonathan Livingston le goéland est souvent associé à la littérature jeunesse, n’y prêtez pas attention. Car ce roman a tout d’un grand, fait pour les grands. Car Jonathan Livingston le goéland, c’est l’histoire de la différence, de la réalisation de soi, des ambitions, des rêves… Contrairement à ses congénères, Jonathan Livingston ne peut se contenter de vivre et de voler pour simplement se nourrir. Lui, aspire à plus : filer à travers l’air, plus haut, plus vite. Exilé des siens, il va apprendre à atteindre l’excellence pour finalement devenir un mentor pour les siens. C’est peut-être simple, c’est peut-être des goélands, mais c’est surtout très puissant.
Jonathan Livingston le goéland est un roman court, mais rempli de poésie et de sagesse. Une quête initiatique qui, si illustrée par l’histoire d’un oiseau, s’applique à tout et tout le monde. Être attentif à ses aspirations, à ses rêves, se donner les moyens de les réaliser malgré les pressions, se dépasser en travaillant, en essayant, en risquant… Quitte à être rejeté par les autres qui forment la norme. Et là, on touche du doigt quelque chose de très intéressant.
Aujourd’hui, on sermonne à tour de bras qu’il faut être différent, ne pas se conformer à la norme, toujours penser hors des sentiers battus, comme si la « simple normalité » était un cauchemar, une honte. Eh bien avec Jonathan Livingston le goéland, on est face à un être qui comprend, découvre quelque chose de plus grand que son espèce, et qui fonce dessus. Oui, quitte à, dans un premier temps, être en marge des siens. Mais son but final n’est pas de devenir un être exceptionnel par vanité. Non, son but, à lui, est de partager son savoir. Dans ce sens, il ne vante pas les mérites d’être non consensuel simplement pour l’être, mais au contraire, il fait l’apologie de la normalité ! Simplement, Jonathan Livington est un précurseur, quelqu’un qui pense comprendre vers quoi la norme doit tendre. Un guide, pour les siens.
Une belle histoire illustrée par de magnifiques prises de vues de goélands, présentées sous la forme d’estampes qui contribuent à donner une belle ambiance à ce roman.
Un livre court, pour tous les âges, où la poésie et la sagesse se mêlent à travers l’histoire d’un petit goéland touchant qui fait tout pour réaliser ses rêves.