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Bonjour Tristesse de Françoise Sagan

Bonjour_TristesseLa villa est magnifique, l’été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l’amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s’amusent, ils n’ont besoin de personne, ils sont heureux. La visite d’une femme de cœur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare.

 

La Critique de l’Ogre : 8/10

Un classique de la littérature française du vingtième siècle que je n’avais jamais lu, c’est aujourd’hui chose faite. Publié en 1954 sur fond d’émancipation féminine, Bonjour Tristesse est le premier livre paru de Françoise Sagan alors qu’elle n’était que mineure. Un livre qui, replacé dans ce contexte, apparaît comme étonnant de maturité. L’écriture est tranchante, précise, soignée et se met au service d’une analyse percutante des relations humaines, et plus particulièrement des relations amoureuses au sens large, aussi bien au travers des liens hommes/femmes que parentaux.

Ce qui m’a le plus frappé dans ce récit, c’est avant tout la lucidité avec laquelle Cécile, l’héroïne (et Françoise Sagan à travers elle) arrive à saisir et interpréter ses sentiments, ses questionnements les plus intimes et à les assumer pleinement. Bonjour Tristesse est avant tout la découverte par cette jeune fille de la difficulté de la vie lorsque l’on grandit et que l’on découvre l’amour, l’attachement, la perte… et un exemple illustrant à quel point, lorsque tout semble s’accumuler, notre esprit est capable de nous plonger dans des états psychologiques délirants et nous faire perdre pied avec la réalité, nous entraînant soudainement à faire des choses que l’on aurait crues impossibles auparavant. 

Bonjour Tristesse est aussi l’histoire de la relation privilégiée entre une fille et son père, un père qui se laisse déborder par les relations amoureuses stables et qui se plaît à multiplier les conquêtes. Hélas Anne, femme sophistiquée et rigide, déboule dans leur vie et va tout remettre en cause : leurs principes, leur mode de vie… Le père est un personnage intéressant, un peu volage, qui sans aller jusqu’à fuir les responsabilités (il s’occupe avec beaucoup d’implication de sa fille), refuse de se voir enfermer par des contraintes extérieures. Mais Anne – et ce qu’elle représente – s’apprête à changer tout ça. C’était sans compter sur Cécile qui souhaite jalousement garder son père pour elle tout en étant désireuse de ne pas le voir partir à l’opposer d’où son bonheur se trouve. La manière dont Cécile, l’héroïne, arrive à manipuler son père en jouant sur son orgueil est d’ailleurs plutôt bien amenée.

La fin est un peu précipitée à mon goût, tout se résout très vite, mais force est de constater qu’elle conclut très bien l’histoire, offrant un dénouement qui laisse à interprétation.  

Un classique de la littérature française qui mérite largement que l’on s’y attarde.

 

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