Entre Saturne et Jupiter, au coeur des jeunes Etats les plus prospères de la Fédération des Terres Unies, la troisième flotte de l’United Earthes Force veillait inlassablement sur la périphérie du système solaire. Elle assurait par son gigantisme un incroyable sentiment de sécurité à ses habitants.
Mais le MUR est apparu. Si grand, si sombre. Insondable.
Ici commence la Première Guerre Universelle.
La Critique de l’Ogre : 8/10
Bande Dessinée de science-fiction en 6 tomes, UW1 est fantastique à bien des égards, le plus marquant restant incontestablement son scénario à couper le souffle entremêlant les histoires à coups d’allers-retours scénaristiques et de voyages temporels. Une histoire construite avec beaucoup d’ingéniosité qui surprend à chaque nouvel opus si bien que, non seulement, il est impossible de savoir jusqu’où Denis Bajram va nous amener, mais il est encore plus illusoire d’en deviner le chemin.
Il faut tout de même avouer que le premier tome commence doucement, en demi-teinte, avec des héros légèrement antipathiques au premier abord. Pour cause, l’escadrille Purgatory n’est composée que de militaires repris de justice, ayant tous au moins à leur actif un passage devant la cour martiale. Mais rapidement, les enjeux introduits par le MUR, cette incompréhensible barrière, prendront le pas sur l’histoire et amèneront nos antihéros sur des terrains où ils se révéleront. Chacun avec un caractère bien trempé, on finit par réellement s’attacher à eux, à leurs défauts et à leur évolution dans un système solaire au bord du chaos.
Il y a une vraie montée en puissance durant l’intégrale des 6 tomes, avec un final en apothéose qui conclut brillamment à la fois l’histoire, mais aussi les parallèles omniprésents faits avec les récits bibliques. Toute l’histoire est tenue à bout de bras par les héros de l’escadrille Purgatory dont l’évolution est l’une des grandes réussites de cette BD. Denis Bajram leur impose d’ailleurs une vie difficile et beaucoup d’entre eux n’en sortiront pas vivants. Ce qui est appréciable, c’est que l’auteur jongle parfaitement avec les voyages dans le temps afin que les personnages disparus restent toujours dans l’histoire autrement que par de simples flashbacks.
Les dessins sont travaillés, même s’ils peuvent parfois être un peu fouillis lors de certaines scènes dans l’espace. D’un autre côté, arriver à retranscrire toute l’intensité de batailles spatiales sur de simples images est un défi particulièrement difficile à relever, et Denis Bajram s’en sort très bien. Mais de manière générale, de nombreuses scènes magnifiques égrènent toute l’histoire, à l’image de la mise en scène d’Uranus avec le faisceau du MUR. La violence de l’intrigue est d’ailleurs particulièrement bien retranscrite dans chacun des dessins.
Car oui, l’histoire est violente, et si le titre est Universal War One, c’est pour une bonne raison. On parle ici d’une vraie guerre, avec des pertes monstrueuses et titanesques. On sent réellement que chaque page peut amener une nouvelle catastrophe, un conflit, des morts. Un chaos général transpire de toutes les vignettes et clairement, on comprend que si happy end il y a, il ne le sera que très relatif.
On est ici dans la science-fiction pure, accompagnée de tous les thèmes qui s’y rattachent : des enjeux titanesques voire même galactiques, des questions technologiques et scientifiques sur le voyage spatial et le voyage temporel, des réflexions sur le destin d’une humanité loin de sa planète Mère et perdue dans l’espace. Bref, une histoire où tout est possible, et où tout arrive. Le traitement de la thématique du Temps, son universalité et ses paradoxes sont à mon sens la plus grande réussite scénaristique de l’œuvre .
Une grande épopée de Science-fiction, avec une mise en scène parfaite et un scénario qui retourne l’esprit, des personnages attachant que l’on suivrait jusqu’au bout de l’univers… Et pour cause !