Candy et Karl ne sont pas des tueurs à gages ordinaires : ils ont des scrupules et ne tuent que les personnes qui, selon eux, le méritent. Leur nouvelle mission : éliminer un agent littéraire véreux, L. Basse Hess, qui cherche à extorquer des commissions exorbitantes à ses clients pour des titres qu’il n’a même pas vendus ! Mais Hess va leur donner du fil à retordre…
La Critique de l’Ogre : 4/10
Martha Grimes, que je ne connaissais pas avant la lecture d’Un Gros Poisson, a déjà remporté de bons succès critique et reçu quelques distinctions littéraires. Devant le pitch de ce livre – qui est l’un de ses derniers – je dois avouer que j’ai été plutôt séduit. Une idée de base intéressante avec ces deux tueurs à gages qui se posent en juges de morale et qui ne s’occupent de leurs cibles que si ces dernières le mérite réellement, une promesse de découverte « underground » du milieu de l’édition new-yorkaise… Alléchant sur le papier, ce livre n’est en réalité qu’un énorme foutoir.
Premier point, l’action est difficilement cernable tant les scènes sont décrites à la va-vite et les dialogues confus et tranchés. Martha Grimes a essayé de créer un univers avec des malfrats vifs, tranchants, adeptes de culture et de littérature et débattant de la vie et de ses paradoxes au milieu de leurs sombres plans… Un style tentant de se donner un faux air de film de Tarantino, mais qui n’arrive jamais à ne serait-ce que s’en approcher. L’ambiance est difficile à appréhender et l’atmosphère générale du livre n’est apportée que par des dialogues, certes, décalés, mais qui restent compliqués à comprendre et qui s’enchaînent mal, passants aisément du coq à l’âne sans que le lecteur ne comprenne pourquoi ou comment.
Ensuite viennent les personnages. Il y en a beaucoup, mais hélas, ils nous sont introduits de manière floue et approximative. De plus, on ne peut pas dire qu’avec Un Gros Poisson, Martha Grimes ait désiré travailler en profondeur leur psychologie. Le résultat final est une désagréable sensation de lire une histoire avec des personnages qui se ressemblent tous et qui n’ont aucun caractère propre. Cette ressemblance se retrouve jusque dans certains de leurs noms : Molly, Monthy, Molloy… Sincèrement, je pense qu’après avoir lu l’intégralité du livre, je serais tout bonnement incapable de décrire l’un des personnages en détail. Seule Cindy arrive à s’en sortir, avec, qui plus est, une histoire intéressante…
Reste une intrigue qui, lorsque l’on arrive à la comprendre, paraît être à la dérive, sans vraie construction et qui nous perd complètement. Certaines scènes sont tellement parachutées que je me suis demandé si, par mégarde, je n’avais pas sauté plusieurs pages. J’ai tout de même cru déceler une espèce de sursaut scénaristique vers le milieu du livre avec une promesse de développements intéressants… Hélas, tout finit par éclater comme un pétard mouillé et la fin s’avère être tout aussi rasoir que le début.
Une histoire de malfrats dans le monde impitoyable de l’édition qui se révèle être bancale, confuse, faussement pompeuse et sans grand intérêt.