Kyles Barnes vit reclus dans sa maison, terrassé par un passé douloureux. Il lutte depuis son enfance contre l’emprise de démons sur sa vie et son entourage. Lorsque le révérend de sa ville natale le sollicite pour l’aider à pratiquer un exorcisme, Kyle commence à faire le lien avec la possession de sa mère. Il est sur le point de dévoiler la véritable nature de ses dons, qui vont s’avérer terrifiants.
La Critique de l’Ogre : 8/10
Nota : cette critique est basée sur la version anglaise de ce premier tome, intitulée A Darkness Surrounds Him
Outcast est le tout nouveau né de Robert Kirkman, scénariste de la célèbre – et énorme ! – série de comics Walking Dead. Tout comme Walking Dead avait donné – et continue à donner – une nouvelle dimension aux histoires de zombies, Outcast peut se targuer de revisiter la mythologie des démons et de l’exorcisme en dépoussiérant complètement le genre.
Ici, nous sommes dans le comics d’horreur pur et dur, avec un Robert Kikrman qui exprime tout son talent. Sa force réside dans sa capacité à prendre un genre déjà éprouvé et éculé – les zombies dans Walking Dead, les démons dans Outcast -, à y installer des codes et à exploiter cet univers comme toile de fond pour le cœur de son intrigue, à savoir, ses personnages. Concept complètement à l’inverse de ce qui se fait traditionnellement sur ce genre d’histoires où l’action prend bien souvent le pas sur les personnages et leur psychologie, cela rend le tout bien plus mature, et produit une œuvre très crédible.
Le scénario est très bien écrit, les scènes s’enchaînent avec un suspens prenant et avec une grande intensité. Aux côtés de Kyle Barnes, cet homme brisé, hanté par un passé glauquissime au possible, nous découvrons les enjeux qui se profilent et qui, à ne pas en douter, seront colossaux. Le tout est supporté par des personnages charismatiques avec beaucoup de potentiel. Kyle Barnes, homme torturé, détruit par ces « démons » qui s’obstinent à le suivre depuis son enfance, l’obligeant à blesser les gens qu’il aime – sa mère, sa femme, sa fille – et à s’isoler du reste du monde, est un très bon héros, qui, à coup sûr, saura évoluer au fur et à mesure des prochains tomes. Le révérend Anderson, homme d’Église se battant depuis des années contre l’inconnu et ces démons qui prennent possession d’êtres innocents, est lui aussi un personnage intrigant, et son évolution suite à sa rencontre avec Kyle Barnes qu’il assimile à un sauveur enfin capable de lui apporter de l’aide mais aussi des réponses, ne fait aucun doute.
Pour finir, un mot sur les dessins : ils sont bons, même si quelque peu dépouillés, et les couleurs utilisées participent à nous immerger dans cet univers horrifique avec une signature particulière, où le danger semble omniprésent. Mais aussi et surtout, l’illustrateur Paul Azaceta arrive, lors des scènes « d’exorcisme », à faire passer une intensité et une force phénoménales qui nous scotchent sur place.
Outcast, nouvelle série de comics de Robert Kirkman, démarre très fort, avec des personnages sombres et torturés, un scénario captivant et élaboré, le tout dans un univers d’exorcisme très bien maîtrisé.