A la fin de la guerre fédérale des états-Unis, les fanatiques artilleurs du Gun-Club (Club-Canon) de Baltimore sont bien désoeuvrés. Un beau jour, le président, Impey Barbicane, leur fait une proposition qui, le premier moment de stupeur passé, est accueillie avec un enthousiasme délirant. Il s’agit de se mettre en communication avec la Lune en lui envoyant un boulet, un énorme projectile qui serait lancé par un gigantesque canon ! Tandis que ce projet inouï est en voie d’exécution, un Parisien, Michel Ardan, un de ces originaux que le Créateur invente dans un moment de fantaisie, et dont il brise aussitôt le moule, télégraphie à Barbicane : « Remplacez obus sphérique par projectile cylindroconique. Partirai dedans »…
La Critique de l’Ogre : 9/10
Ce livre est un monument de la littérature mondiale. Et à juste titre. Jules Verne y mélange habillement sciences et humour, le tout enrobé dans un roman d’aventures passionnant dans une époque (deuxième moitié du 19ème siècle) où tout semblait possible et où des moyens démesurés pouvaient être rassemblés au service d’une même cause : la découverte.
De la Terre à la Lune devrait être mis entre toutes les mains, et je dois dire que je ne comprends pas pourquoi il n’est pas plus étudié que cela à l’école (pour ma part, aucun de mes professeurs de Français ou de Sciences ne m’a jamais ne serait-ce que conseillé de l’ouvrir). Construit comme un exposé scientifique, chaque chapitre s’attaquant à un des points techniques devant être résolu pour envoyer le projectile sur la Lune, il permet à n’importe qui de mieux appréhender les lois qui gouvernent ce genre de projet, et ainsi de mieux comprendre où et comment se situe notre planète au milieu de ce vaste univers. Étant ingénieur et donc scientifique, je vous assure que ses réflexions sont d’une grande pertinence, et démontrent à quel point Jules Verne était un visionnaire et l’un des grands Hommes de son époque.
L’humour est présent tout le long du livre, quelque peu potache, mais faisant toujours mouche. Une certaine poésie se détache de ce roman et l’on se sent complètement happé par l’aventure au fur et à mesure de sa progression. Au début, il semble irréel que ces héros loufoques arrivent à mener à bien leur mission. Mais alors que leurs tribulations avancent de concert avec l’histoire, une petite voix se fait entendre dans notre tête nous sermonnant : « mais ils vont le faire ! ».
Certes, ce roman est très technique, mais il serait tellement dommage de passer à côté d’une aussi belle perle. De la Terre à la Lune fait partie de ces livres qui marquent plusieurs générations, et qui, en leur époque, ont su insuffler une vraie vision au monde. C’est peut-être ce que la Science-fiction a de plus beau à nous offrir.