Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller et revenir de Londres. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe une jolie maison. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle aperçoit derrière la vitre : Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Mais un matin, elle découvre un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…
La Critique de l’Ogre : 7/10
Thriller psychologique récemment adapté au cinéma, La Fille du Train est un roman captivant qui fait savamment monter la tension au fil des pages jusqu’au dénouement. L’écriture de Paula Hawkins est fluide et directe. Elle nous livre un roman dans un style introspectif plutôt réussi. Le point de vue interne utilisé permet de découvrir l’histoire ainsi que les lieux via les pensées et les impressions des héroïnes, et arrive parfaitement à immerger le lecteur dans leur tête, point primordial lorsque l’on s’attarde à ce genre qu’est le Thriller psychologique.
Narré au travers de la vie de trois héroïnes, chacune apportant un point de vue et une version personnels de l’histoire, le livre est intelligemment monté. Les chapitres se croisent, s’entrecroisent, fonctionnent bien ensemble et font monter la pression à l’unisson. Les points de vue des trois histoires permettent notamment de découvrir les personnages secondaires, à savoir les hommes qui sont en arrière-plan de cette histoire, à travers des perceptions très différentes. Cette construction trouve son point d’orgue lors du dénouement, où la dernière révélation arrive doucement, avec des indices égrenés dans les histoires de chacune des héroïnes… Voici le principal argument de ce livre : sa construction.
Les héroïnes sont crédibles dans leur rôle respectif. Sans trop en savoir sur leur vie – à part, peut-être, celle de Megan – l’auteure arrive parfaitement à nous immerger dans l’état d’esprit qui les compose : l’alcoolisme pour l’une, l’isolation d’une jeune mère pour l’autre… Des thèmes variés sont ainsi abordés, allant de l’amour à la dépendance, de la maternité au sens à donner à sa vie. Ces personnages sont attachants et participent grandement au fait que lorsque l’on se plonge dans ce livre, il est difficile de s’en défaire.
Une critique, tout de même, sur le rythme qui, lors de certaines parties, notamment vers le milieu du livre, est un peu lent. Sans rechercher à avoir une histoire où les rebondissements s’enchaînent, il en reste néanmoins qu’un livre dans un style introspectif comme celui-ci, focalisé sur les héros, leurs pensées, leurs sensations, leurs sentiments, peut souffrir d’un tel manque de rythme en donnant une impression de tourner en rond : les mêmes questionnements reviennent, encore et encore, sans qu’aucun élément extérieur ne vienne les interrompre et faire avancer les réflexions. Cette baisse de rythme n’est tout de même pas suffisante pour porter préjudice à l’histoire.
Un bon thriller psychologique, qui sait faire monter la tension, avec une histoire bien ficelée et très bien construite.