Ce sont des hommes ou des femmes comme les autres, aux vies apparemment bien réglées. Ils ont entre 7 et 60 ans. Ils sont douze dont la vie va basculer doucement ou brutalement dans l’inconnu. Douze histoires qui nous installent avec tendresse, amertume ou nostalgie au cœur d’une quête d’amour, de désirs et du sens de la vie. Illusion ou réalité, ils sont prêts ou non à prendre tous les risques, pour trouver l’amour. Et dévoilent ces histoires qu’on se raconte à longueur de temps et qui pourtant font encore et toujours tourner le monde. Inclus, 2 nouvelles inédites.
La Critique de l’Ogre : 6/10
Recueil de nouvelles autour des thèmes centraux que sont l’Amour et le sens de la vie – vastes questions ! – cet ensemble de textes reste fidèle aux sujets abordés par Douglas Kennedy dans l’ensemble de ses histoires. On y retrouve le même style de narration, les mêmes types de personnages… Bref, une incursion dans un monde fidèle à l’esprit de sa bibliographie générale. Il est d’ailleurs très probable que certains de ces textes furent une ébauche d’histoire ayant donné par la suite naissance à l’un de ses romans.
Donner son avis sur un tel recueil est un exercice complexe. Critiquer indépendamment chaque histoire serait un peu long – et rébarbatif à lire ! – je me focaliserais donc sur quelques axes communs pour en donner une critique globale.
En premier lieu, on retrouve dans chaque histoire la même force que dans ses autres œuvres, à savoir une écriture fluide, imparable, efficace et pleine d’analyse. C’est une constante chez Douglas Kennedy et il est vrai qu’au-delà de l’histoire, chaque nouvelle se lit avec une facilité assez folle, d’une traite, et ce même si certains personnages sont plus attachants que d’autres. Est-il un grand auteur ? Difficile à dire, mais une chose est certaine : il fait partie de ces narrateurs qui peuvent vous raconter n’importe quoi et tout de même vous accrocher.
Prises indépendamment, ces nouvelles sont bonnes, posent de vraies questions sur l’Amour, le couple, le passage des années, la manière dont on gère sa vie lors de grandes étapes… Mais ensemble, les unes après les autres, un sentiment prédominant reste : celui de la répétition. Les protagonistes de ces histoires sont très proches les uns des autres et font à chaque fois partie des mêmes classes sociales : écrivain, avocat, finance, professeurs, artistes… Des classes aisées et/ou très cultivées, des intellectuels que Douglas Kennedy semble considérer comme une population élitistes, à tel point qu’écrire sur d’autres types de population ne lui semble que d’un intérêt mineur. Dommage, car il est pourtant possible de raconter des histoires tout aussi intéressantes au sein de tous milieux sociaux.
Autre point commun caractérisant ces nouvelles : un pessimisme omniprésent. Des histoires de désillusion amoureuse, des personnages recherchant désespérément un sens à une vie que le bonheur semble avoir désertée depuis bien longtemps… Ce sont des thèmes intéressants à explorer et qui peuvent amener à de vraies réflexions sur notre existence et la manière dont nous la menons. Mais ici, tout n’est que tristesse et désillusion sans la moindre lueur d’espoir. Sans demander d’avoir des happy ends à la fin de chaque histoire, on aurait apprécié voir, de temps en temps, un héros trouver l’Amour et arriver à l’entretenir ou encore se trouver soi-même. Un pessimisme ambiant assez lourd qui, à mon avis, gâche la thématique générale du livre pour hélas, finir sur une morale du type : la vie, c’est de la m…
Il n’en demeure pas moins qu’une fois ces critiques passées, le livre est accrocheur, les histoires originales et très bien écrites. Un recueil de nouvelles efficace mais désabusé et quelque peu répétitif.