Le vaisseau Explorateur 1 fait route vers Saturne. À son bord, deux astronautes et le plus puissant ordinateur jamais conçu. Cinq ans plus tôt, un étrange monolithe noir a été découvert sur la Lune. La première preuve d’une existence extraterrestre. Et bien longtemps avant, à l’aube de l’humanité, un objet similaire s’était posé sur Terre et avait parlé aux premiers hommes. On détecte un nouveau signe de cette présence aux abords de Saturne. Que sont ces mystérieuses sentinelles ? Quel message doivent-elles délivrer ? Nous sommes en 2001, l’humanité a rendez-vous avec son destin.
La Critique de l’Ogre : 8/10
Beaucoup connaissent l’adaptation de Kubrick, peu savent qu’à l’origine, 2001 : L’odyssée de l’espace est un roman de Sir Arthur C. Clarke. Le film est connu pour son ambiance psychédélique, notamment lors de ses dernières minutes, pour son atmosphère oppressante et son rythme lent. C’est une adaptation fidèle du roman. Le livre d’Arthur C. Clarke est un voyage initiatique, une quête vers un sens de la vie que l’humain recherche depuis la nuit des temps. Il pose un idée originale – d’autant plus pour l’époque à laquelle il a été écrit – à savoir que notre évolution n’est pas advenue de manière naturelle, mais bien sous une influence extérieure, extraterrestre – ou divine, la différence n’est peut-être pas si grande – qui guide notre espèce, depuis sa forme la plus primale, jusqu’aux étoiles.
2001 : L’odyssée de l’espace est en quatre parties bien distinctes. La première se focalise sur la découverte du monolithe alors que l’Homme n’est encore qu’un primate. Le premier contact déclenchera alors une première évolution, une mutation profonde de l’intellect qui poussera les singes vers ce que nous connaissons de l’homo sapiens. La deuxième sera la découverte, dans notre futur, d’un second monolithe, sur la Lune, qui agira comme une balise vers un troisième, autour de Saturne. Les deux dernières parties content le voyage vers ce troisième artefact et le contact avec lui. Nous sommes ici dans un jeu de piste galactique qui pose les bases de la profonde nature de ce livre : un roman d’exploration philosophique.
La narration est à l’ancienne : propre, posée, prenante, sans fioriture. La lecture est intelligente et accessible, c’est une belle prouesse. Contrairement au film, le rythme lent de l’histoire ne se ressent pas. Pour la simple est bonne raison que contrairement à l’image, le livre offre cette capacité à l’immersion dans la psychologie des personnages, leurs questionnements, leurs doutes, leurs angoisses. C’est sans doute la grande différence entre l’oeuvre cinématique et le roman : l’une est contemplative alors que l’autre est introspectif.
L’intérêt de ces anciens romans de science-fiction est de s’affranchir de l’aspect technologique. De par notre société actuelle, la plupart des romans futuristes injectent une forte dose de description des sciences mises en jeu, des inventions utilisées, des évolutions et de leur impact sur l’Homme. Implants, améliorations neurologiques et chimiques… Dans 2001, on revient à la base. La technologie est au second plan, ce qui importe, ici, c’est l’humain. Son expérience du vol spatial, la sensation d’isolement, les relations entre membres de l’équipage, ce qui les anime, l’ambition de la découverte. C’est un roman d’exploration au même titre qu’un ouvrage retraçant les premiers voyages en bateau vers les Amériques ou les expéditions originelles vers le Grand Nord.
Un très bon roman de science-fiction qui a marqué notre culture populaire en propulsant au cinéma l’un des premiers grands space opera de l’ère moderne. À découvrir sans aucune hésitation.